Diaporama |
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Crédit photos : Alex Mas/P. Smiley - Crédit vidéo : Gilles Loison |
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Un conseil, si vous avez en tête d’aller assister à un concert au Cabaret Sauvage, dans le 19e arrondissement de Paris, vous avez intérêt à être motivé. La salle, sous un grand chapiteau de cirque aux allures de hall de gare début 19e, est aussi belle que l’endroit est difficile et long à trouver. Et, après le spectacle, des vigiles en forme d’armoire vous pousseront avec insistance vers la sortie en vous accordant quand même l’extrême faveur de partir avec votre gobelet de bière éventée à la main. Ceci étant, l’endroit possède un réel charme. Enfin, bref, Fred Pallem (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fred_Pallem) (http://www.myspace.com/lesacredutympan ) donnait un concert hommage à François de Roubaix au Cabaret Sauvage ce vendredi 5 septembre 2008 dans le cadre du Festival de Jazz à La Villette. Mes goûts musicaux sont plutôt écclectiques mais je me reconnais une aversion toute particulière pour un certain type de jazz virtuose. Les techniciens qui s’envolent et qui s’oublient en improvisations et digressions interminables façon «broderie incontrôlée sur un thème choisi» m’exaspèrent. A ce niveau là, j’avoue être une brute inculte et réfractaire, traumatisée dès l’enfance par quelques concerts mal digérés et, lorsqu’il m’arrive encore d’être confronté à des soirées «musicales» de cette catégorie, j’en reviens avec des plaques d’eczéma et d’urticaire sur le visage et les avant-bras. C’est donc avec une ouverture d’esprit assez étroite et la certitude que j’allais dérouiller que je me suis assis à une table sous le grand chapiteau du Cabaret Sauvage. Je fulminais. Par ma présence, je cautionnais inévitablement une soirée de festival de jazz (Aargh !!!) et, qui plus est, le massacre prévisible de la musique de mon musicien de film fétiche par une bande de jazzeux forcément intellos et furieusement créatifs. Comme dirait Audiard : «C’est curieux cette manie qu’ont les trentas et les quadras de vouloir rejouer à leur sauce les musiques de leur enfance sous prétexte de nostalgie puérile.» Sans parler de cette étrange conviction qui m’habite depuis toujours que je suis le seul à pouvoir aimer et apprécier la musique de François de Roubaix... Ah oui, j’oubliais. Les musiciens. Une classe de gosses surdoués et touche-à-tout, un peu dissipés mais plutôt calés. Et la chanteuse, Juliette Paquereau. Belle voix à la rage contenue mais bien présente. Et aussi le sifflement frêle mais parfait de Fred Pallem sur Les Aventuriers. Et puis, si. Fred Pallem, quand même. C’est à cause de lui que je disserte en vrac et de travers. Et bien le gars est plutôt du genre sympa et chaleureux, un peu malgré lui. Et à nouveau, j’invoque Audiard qui aurait pû dire de Fred Pallem «Pas un grand communiquant mais on comprend parfaitement ce qu’il n’aurait pas voulu dire.» Le style du genre à s’emparer du micro puis à regretter aussitôt les quelques bafouilles qu’il lâche, acculé à conclure précipitamment des propos pas très clairs mais amusants. On ne peut pas toujours être au four et à la guitare... Et en plus, dès le début, il s’excuse, qu’il faudra pas être trop sévère avec eux, que leur répertoire est peut-être pas tout à fait au point, que c’est la première fois qu’ils le jouent en public... Faut arrêter avec l’auto-flagellation et comme aurait dit l’inspecteur Columbo : «Un homme qui joue De Roubaix comme ça ne peut être foncièrement mauvais.» Voilà.
Programme du Cabaret Sauvage (http://www.cabaretsauvage.com) du vendredi 5 septembre 2008 Festival Jazz à la Villette Fred Pallem & Le Sacre du Tympan jouent François de Roubaix «L’homme orchestre» - Hommage à François de Roubaix Fred Pallem guitare basse, voix Vincent Taeger batterie |
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Entretien avec Fred PALLEM – Propos recueillis par Yves TAILLANDIER - 2009 Yves TAILLANDIER - Quelles sont tes affinités avec la musique de François de Roubaix ? Fred PALLEM - Mon père avait les K7 des 3 volumes De Roubaix parus chez Barclay.
On les écoutait en voiture, je devais avoir 6-7 ans, mais je m'en souviens parfaitement ! Je pouvais les fredonner et je n'étais pas musicien à l'époque. Mon titre préféré étant La Scoumoune ! Ce qui prime chez ce compositeur est, pour moi, la mélodie. Il possédait un sens de la mélodie hors du commun, naturel, imparable. Le genre de chose qui ne s'apprend pas! FP - Le festival jazz à la Villette en 2008, m'a commandé un programme autour d'un compositeur de musiques de film qui m'est cher. François de Roubaix est un de mes plus vieux souvenirs de musique donc, choix logique. YT - Comment s'est déterminé le choix de la formation ? FP - Par rapport à mon Big Band de 17 musiciens, je voulais une formation réduite qui se rapproche des instrumentations chères à De Roubaix. On avait tout en magasin! J’ai donc opté pour cette formation constituée de 10 musiciens sur scène : 3 synthétiseurs, 4 trombones, 1 flûte, basse électrique et batterie et quelques ajouts d’instruments de façon ponctuelle. FP - Je n'ai pas voulu faire un best of, mais MON best of pour la scène. Tous les thèmes de François ont un intérêt, bien sûr, mais je ne pouvais pas tout faire. J'ai choisi un set de titres qui me semble cohérent. YT - Certains morceaux sont assez proches des versions originales. D'autres, au contraire, s'en écartent. Qu'est-ce qui a déterminé ces choix au moment de l'écriture ? FP - Je me suis simplement laissé guider par le feeling de chaque titre. Selon moi, certains appellent l'improvisation, d'autres moins. YT - Pour ce concert, tu as fait place également à des titres chantés qui n'ont d’ailleurs pas tous leurs textes d'origine. Peux-tu nous expliquer ces choix et ta collaboration avec Juliette Paquereau ? FP - La partie chantée est très importante pour moi. La chanson est un style récurent chez De Roubaix, et l'occulter m'était impossible, d'autant plus que ce style m'est très cher ! J'ai suggéré des titres à Juliette qui a décidé à sa guise de chanter en anglais ou en français suivant son inspiration. YT - Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer durant l'écriture des arrangements ? FP - Sincèrement aucune! Ce n'était que du bonheur! Le plus dur ayant été le choix des titres. YT - As-tu une ou plusieurs anecdotes à nous confier sur cet hommage ? YT - Quelle suite penses-tu donner à ce concert ? FP - Il va y avoir une suite bien sûr! Je vais travailler avec le vidéaste Alexandre Elkouby et en étroite collaboration avec Patricia de Roubaix sur des images d'archives qui illustreront le concert. DVD à suivre sans doute… |